Aujourd’hui, donc, comme promis, on commence par se donner quelques points de repères sur le développement du langage et de la communication de l’enfant.
Par souci de simplicité, je vais vous présenter les choses dans l’ordre chronologique, c’est-à-dire en démarrant du bébé, du tout-petit, pour aller jusqu’à l’enfant plus grand, en maternelle. Ensuite, je vous ferai un petit résumé sur les compétences de base dont l’enfant a absolument besoin pour communiquer et développer son langage, un peu comme l’ouvrier ou l’artisan qui a besoin de ses outils pour travailler.  

Alors le bébé, ce qu’on attend de lui, en général entre 4 et 6 mois, c’est qu’il reconnaisse son prénom ! Attention, je vous le précise ici, mais cela sera valable pour tous les points-clés que je vais développer, donc je me répèterai autant que nécessaire : pas de panique si à 6 mois, votre bébé ne tourne pas la tête ou ne vous regarde pas lorsque vous dites son prénom ! Laissons-lui quand même sa première année de vie, pour parvenir à le faire.
Ca, c’est pour le langage côté compréhension.
Côté expression, la capacité à babiller en réponse à un adulte est un indice de bon développement du petit. Pour rappel, le babillage, concrètement, c’est quand le bébé produit des sons comme “bababa” “papapa” puis “tatatata” ou encore “mama”.
Autre indice un peu plus tard : ce qu’on appelle le pointage, quand l’enfant pointe un objet du doigt, c’est le signe qu’il comprend qu’il peut communiquer avec un autre être humain. Ce pointage apparaît en général autour de 10 mois (n’oubliez pas, ce n’est pas à 10 mois pile-poil), dans des activités avec des jouets, des objets, en présence d’animaux, bref avec tout ce qui entoure l’enfant. Ca peut aussi être un bus qui passe, un avion au-dessus de la tête etc.
Quant aux mots à proprement parler, la plupart des enfants disent un mot ou deux à la fin de leur première année. Attention là aussi, quand on dit mot, on ne parle pas forcément d’un mot correctement et précisément prononcé. C’est assez souvent un mot déformé, mais un mot déformé, ça compte comme un mot ! Le petit aura le temps, par la suite, d’améliorer sa façon de le prononcer !
Et ce qu’il faut savoir aussi, c’est que le lexique, c’est-à-dire le vocabulaire, le nombre de mots prononcés, va augmenter de façon importante au cours de la deuxième année. Et il ne faut pas oublier, que le vocabulaire ne correspond pas qu’aux mots produits par votre enfant. Il s’agit bien aussi des mots compris. Un certain nombre d’enfants, pendant longtemps, vont comprendre beaucoup plus de mots qu’ils ne vont être capables d’en prononcer. Là aussi, il y a une grande variabilité entre enfants, et chacun va à son rythme.  

A partir de 2 ans, environ, pour vous donner un ordre d’idées, les enfants commencent à assembler des mots pour faire des phrases. “Papa pati” c’est bien une phrase !

Vers la 3ème année, les combinaisons de mots s’allongent, parfois se complexifient, et le vocabulaire continue d’augmenter. A ce moment-là, les enfants commencent à parler pour eux-mêmes et peuvent se parler dans leurs têtes.

Pendant la 4ème année, les enfants commencent à avoir des conversations avec les autres et au cours de la 5ème année, ils sont capables d’entrer dans ce qu’on appelle le langage écrit, avec les formes, les lettres, les chiffres, et les apprentissages scolaires. Je vous le redis, certains enfants vont débuter tout cela avant les années que j’ai citées, d’autres après. Chacun son rythme !  

Finalement, avant même le langage, les outils dont un enfant a besoin pour communiquer et développer son langage, dont je vous parlais au début de l’épisode, ce sont ce qu’on appelle les compétences-socles. Ce sont en fait les compétences de base que l’enfant va acquérir progressivement et qui vont être LE préalable au développement de son langage. Si vous, un proche ou un professionnel observez des difficultés de développement chez votre enfant, ce sont ces compétences qu’on cherchera à soutenir et développer. Elles sont assez faciles à observer, mais encore faut-il les connaître. Voici donc les principales :
– l’envie de communiquer, l’appétence, l’élan à l’interaction
– le partage et le maintien du regard, l’accroche du regard, le suivi visuel
– l’écoute (porter attention aux bruits, répondre à son prénom, être attentif à la voix)
– la capacité à faire attention à quelque chose en même temps que quelqu’un d’autre, ça c’est ce qu’on appelle l’attention conjointe
– l’imitation : de gestes, de bruits, de sons du langage puis de mots
– pointer du doigt un objet pour le demander ou pour partager son intérêt (ce qu’on apppelle le pointage)
– pouvoir faire une action chacun son tour (ce qu’on appelle le tour de rôle).

Voilà pour ce petit tour d’horizon des moments-clés du développement du langage et de la communication de l’enfant. J’espère avoir été assez claire et avoir peut-être répondu aux questions que vous pouviez vous poser sur le sujet. Si vous en avez d’autres, n’hésitez pas à vous rendre sur les réseaux pour nous les poser.
La prochaine fois, on se demandera comment on peut aider son enfant à parler. Vous verrez que ce n’est pas seulement l’affaire des spécialistes du langage, loin de là. Au contraire, en tant que parent, vous êtes super bien placés pour accompagner votre enfant. Et vous verrez aussi que le quotidien offre des tas d’occasions pour aider au développement du langage de votre enfant ! Et surtout, que quand cela se fait dans le plaisir… ça marche encore mieux !
A très vite !